Roses jaunes

Trois roses jaunes persistent (et endurent) dans la cour, un rouge gorge vient régulièrement grignoter , en plus des mésanges, les graines attachées au rosier. Très bucolique tout ça, mais il y a aussi, et à nouveau, un rat qui fait de brèves apparitions, ce qui fait moins rêver. Pas prête à considérer les animaux comme égaux en droits et en sensibilité  aux êtres humains, je ne jette pas des pierres sur le rat en question, je me contente de hurler, ce qui a dû gravement le traumatiser...Trois roses jaunes, c'est le titre d'un recueil de nouvelles de Raymond Carver, du moins un titre utilisé par les éditeurs, depuis que l'on a découvert que Gordon Lish, le premier éditeur de Carver aux Etats-Unis était intervenu sur certains textes de l'auteur, "simplifiant" encore plus l'écriture minimale de l'auteur, parfois sans son accord, depuis donc la réédition de ses textes dans leur style initial, je n'ai pas osé relire ses nouvelles, mais j'ai plongé dans la poésie de Carver, d'abord pas très convaincue , puis charmée et émue, par le naturalisme sans fioriture de ces poèmes, totalement auto-biographiques, évoquant l'alcoolisme, les fins de mois difficiles, les échecs sentimentaux, la violence familiale, mais aussi le bonheur des choses simples, la contemplation de la nature, la sérénité d'une vie d'écriture enfin réalisée...

C'est finalement comme un roman, peu à peu on sent l'homme blessé et doutant, se libérer de la violence et de la frustration, pour aller vers une forme d'acceptation du moment, de la beauté éphémère de la vie.

Neige et pluie, puis rayon de soleil juste avant la tombée de la nuit, voilà la beauté du jour....

Au chaud dans le café Singer, Saint Petersbourg