Impitoyable printemps

Publié le par Jacquette

Le printemps n'épargne rien ni personne. Impitoyables prunus en fleurs, écume crémeuse qui pleure doucement dans Le vent, tulipes arrogantes, jonquilles rutilantes, tubéreuses au parfum entêtant, le muguet commence déjà son invasion de la plate bande avec la menthe en concurrence, les rosiers sont enfeuillés, après avoir joué les morts épineux tout l'hiver, ça y va franco, verdoyant avec ardeur, tant de pluie a requinqué tout ce petit monde, on se lance et s'éploie sans vergogne.

Vingt degrés le vingt mars en Île de France, pourquoi pas,on ne va pas se gêner, la sève surexcitée et les insectes n'y comprennent plus rien, ignorant que dans quarante huit heures, les températures vont descendre de dix degrés soudainement.

Déjà sauvé un bourdon égaré dans le rideau de la porte-fenêtre, une punaise vole en cherchant la sortie,un cloporte hors sol dans la cuisine et une araignée dans l'évier, ce petit monde cherche sa voie, comme  saoulé par la chaleur soudaine.

Mon amie D. me disait comme le printemps l'angoissait, toute cette énergie, cette  Lumière, ces fleurs, ces bourgeons éclatant de verdure, suintant de sève, ah c'était trop d'un coup, cette vitalité débordante Lui paraissait agressive et brutale, déstabilisante. Ça me faisait sourire cette sur-interprétation. Ne vivez pas trop, ô illusion de la renaissance , La mort reviendra comme chaque année, avec sa brume et ses teintes or, rouge et terre de Sienne, jusqu'à La nudité, Le froid, La pourriture, Le linceul blanc.

Pour ma part c'est bien trop Long cet hivernage où tout s'arase et se fige. L'espoir me semble incarné par ces pousses, ces jeunes feuilles enhardies, ces couleurs qui débordent enfin, même si vingt degrés un vingt mars, ce n'est peut être pas bon signe....

Les bottes de sept lieues...pour aller plus vite

Les bottes de sept lieues...pour aller plus vite

Publié dans climat, existence, ecologie

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