Insoutenable légèreté...

Publié le par Jacquette

Prêt à courir ventre à terre derrière la queue du chien ?

Ah non, c’est le tigre, le mauvais théâtre de notre jeune et roué président nous intime de l’enfourcher( ce verbe ou un autre…), trop de Qi Qong mal assimilé à mon avis, encore une influence de la Chine, ou trop de sucre glace dans le nez peut être, nul n’ignore que le nez est le vecteur préféré du vilain petit coro….

Donc enfourchez ce que vous voulez, un vélo c’est plus sain que « les transports en commun », beaucoup de parisiens ont dû pédaler cet hiver pendant les gréves, nous avons du muscle désormais, prêts à en découdre pour redresser l’économie les gars ?…

 

On pourrait dire, quelle « insoutenable légèreté  » de l’être (du politique, du gouvernement, des ministres de la santé,etc.)

 

Moi c’est le beau roman de Milan Kundera qui me ravit à nouveau, relecture après trente ans de ce petit bijou de ma bibliothèque, confinement oblige.

Notre grand tchèque fait un peu de philosophie, accompagnée d’un humour acerbe, pour nous conter une histoire d’amour durant la mise au pas de la Tchécoslovaquie par les russes, la bêtise insensée de tout régime totalitaire étant un sujet inépuisable…

Dans cette histoire poignante, l’auteur disserte autour de la pesanteur et de la légèreté en citant Parménide :

« ...Que choisir ? La pesanteur ou la légèreté ?

C’est la question que s’est posée Parménide au VI ème siècle avant Jésus-Christ. Selon lui, l’univers est divisé en couples de contraires : la lumière-l’obscurité ; l’épais-le fin ; le chaud-le froid ; l’être-le non-être. Il considérait qu’un des pôles de la contradiction est positif ( le clair, le chaud, le fin, l’être), l’autre négatif. Cette division entre pôles positif et négatif peut nous paraître d’une puérile facilité. Sauf dans un cas : qu’est ce qui est positif, la pesanteur ou la légèreté ?

Parménide répondait : le léger est positif, le lourd est négatif. Avait-il ou non raison ? C’est la question. Une seule chose est certaine. La contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions. »

 

Certains d’entre vous ont dû voir « le film », difficile de ne pas penser aux acteurs en lisant( magnifiques Daniel Day Lewis, Juliette Binoche, Léna Olin), mais le romantisme du cinéma ne saurait égaler la réflexion profonde que développe Kundera dans son récit : la responsabilité (le poids!) le hasard, le désir, la culpabilité ( le poids encore) , l’opposition entre corps et âme (bonne vieille éducation judéo-chrétienne), la culpabilité (poids!) la trahison etc.

 

J’ai envie de vous citer un autre passage, à propos de « musique imposée », l’héroïne se rappelle la musique gaie et très forte imposée partout durant sa jeunesse en Tchécoslovaquie, jusque dans les toilettes etc.

 

« Elle pensait alors que l’univers communiste était le seul où régnait cette barbarie de la musique. A l’étranger, elle constate que la transformation de la musique en bruit est un processus planétaire qui fait entrer l’humanité dans la phase historique de la laideur totale. L’absolu de la laideur s’est d’abord manifesté par l’omniprésence acoustique : les voitures, les motos, les guitares électriques, les marteaux-piqueurs, les hauts-parleurs, les sirènes. L’omniprésence de la laideur visuelle ne tardera pas à suivre. »

 

Certes, je ne mettrai pas les guitares électriques dans la même catégorie que les motos, mais si on vous impose de la musique partout jour et nuit, on peut devenir vraiment méchant, surtout si la musique est médiocre… C’est le principe « imposé » qui abouti à une sensation de barbarie insoutenable….

La légèreté est mon grand fantasme, et je m’en sens très loin , toujours à couper les cheveux en quatre, à culpabiliser, à me sentir « responsable » de choses qui ne me concernent qu’à peine, un vrai boulet!

Un peu d’égoïsme et de superficialité peuvent faire du bien de temps en temps, j’imagine...

Insoutenable légèreté de l’être...

 

"L'insoutenable légèreté de l'être" roman de Milan Kundera-traduction de François Kérel - Gallimard

Place de la république sous la pluie dans la nuit tombante...monde d'avant.

Place de la république sous la pluie dans la nuit tombante...monde d'avant.

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