So long

Publié le par Jacquette

Ce n’est pas seulement une histoire intime dans la grande histoire de la Chine , entre les années 1970 et 2000 : un pays complètement transformé en 30 ans, paysages, villes, industries, traditions, une nation remodelée dans la violence sourde d’une dictature. Nous suivons l’histoire d’une famille et de ses amis, de l’ère Den Xiaoping à l’ère Xi, du communisme dans toute son absurdité totalitaire au capitalisme sauvage, ou comment la main mise de l’état sur la vie privée des citoyens, la règle de l’enfant unique en est l’exemple de départ, peut briser durablement tout un groupe de personnes.

 

Le poids du chagrin, de la fatalité, de l’ironie du sort qui pèsent sur le couple dont l’enfant unique meurt accidentellement, alors même qu’on leur a imposé de supprimer le second enfant à naître, avec un avortement qui rend la mère stérile à jamais.

Une tragédie familiale entièrement causée par ce système inique, ce n’est pas seulement l’histoire que nous fait partager le film de Wang Xiaoshai, « So long , my son », un mélodrame et un film politique, c’est aussi une expérience du temps , avec des allers retours sur différentes périodes qui gardent le spectateur en alerte, et lui fait sentir, à différentes époques, cette éternelle blessure du deuil, de l’absence, du renoncement, sur laquelle justement le temps n’a pas de prise.

Le couple déménage en province, coupant tous les liens, adopte un orphelin qui les fuira à l’adolescence, rejetant leur isolement et leur modeste vie.

Tous deux restent là, cloués par la résignation et l’impuissance, un couple meurtri qui trouvera une forme de sérénité au bout de ce long parcours dans les tourments de l’histoire.

Les deux acteurs merveilleux de justesse ont reçu le prix d’interprétation au festival de Locarno.

 

Évidemment, tous les jours l’actualité nous donne envie de pleurer ou de hurler, mais pleurer pour un deuil, c’est prendre le temps justement, de l’accepter...Or nous avons chacun nos deuils intimes, enfouis parfois bien profond, histoire de ne pas se complaire…Ça fait du bien de pleurer je trouve, ça soulage pour toutes les fois où l’on n’a pas pu...Un mélo finalement, ça sert à ça aussi, pleurer dans la pénombre, se lâcher, se souvenir du chagrin, le célébrer à sa façon, et puis passer à autre chose, bien sûr….

 

 

Bords de Seine, hiver 2018....Pour changer de "la canicule"!!!!

Bords de Seine, hiver 2018....Pour changer de "la canicule"!!!!

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