De l'eau et des larmes
Sécheresse chronique, disent ils....En plein hiver nous savons déjà que l'eau va continuer à manquer, pas de pluie, pas de neige ou si peu, rivières mortes, nappes phréatiques à vide, fonte de glaciers, disparition progressive de la banquise, oh là là que de mauvaises nouvelles! les gens s'étripent presque littéralement sur les mégabassines, les agriculteurs se font insulter s'ils arrosent leur maïs, le trait de côte avance dangereusement presque partout dans le monde, c'est urgent de changer TOTALEMENT nos modes de vie, mais personne ne sait par où commencer, et puis le business, coco, la finance, c'est elle qui dirige le monde!
Pas de cueillettes de clémentines dans notre paradis au sud, trop de choses délicates à gérer par ici, au milieu des tranchées, des bulldozers et marteaux piqueurs, des rues bouchées du jour au lendemain, on se faufile qui en vélo, qui en voiture dans le dédale des travaux, maison hôpital maison hôpital...La ligne de métro prolongée n'ouvrira qu'au printemps 2024, quand au tram, encore quelques années de chaos avant que ça s'achève...
Ce n'est pas la guerre, mais c'est assez déstabilisant.
Une soirée à regarder Marioupol sous les bombes, effroyable. Tu pleures avec les quelques femmes qui témoignent, tu pleures en voyant les immeubles noircis , les quartiers en ruine, les gens terrés dans le noir, la fumée, les secousses d'explosions, les yeux des enfants terrorisés. Tu pleures impuissante et furieuse, car la guerre continue encore et encore.
Alors, il faut se concentrer sur les petites choses positives, disent ils. Un rayon de soleil, des crocus qui fleurissent, un bon film, une sortie avec les petites filles joyeuses et alertes, regarder plus en avant n'est pas facile. Hôpital maison hôpital maison....
Ce petit poème
qui ne vient pas
S'arracher la peau
ne peut suffire
attendre non plus
Comment faire naître
un peu de cette âme
profonde et silencieuse
à laquelle tu aspires
La nuit s'est abattue
sur ton désir asséché
Envoie valdinguer
les babillages les adjectifs
toute cette vaine logorrhée
Ensuite on pourra y réfléchir
À ce petit poème qui ne vient pas....