Éco-anxiété

Envie d'improviser encore, sinon rien...Évoquer la météo, le climat , le social, tout le monde en parle mais de là à passer à l'action... On tire la chasse, on se rue au soleil ( en avion de préférence),on défile et on gueule, mais ça ne fait que gentiment empirer, au dessus ou en dessous des "normales de saison", incendies et sécheresse chronique, arrogance et surdité face au désespoir et à la colère de la rue, jusqu'à quand?

Neuf cent hectares brûlés en vingt quatre heures, Banyuls Cerbère, cette côte si belle avec ses montagnes couvertes de forêt, premier gros incendie qui ouvre un été en alerte. Chagrin.

Quelques semaines de répit relatif, avant le saut dans l'inconnu, nous savourons chaque moment autant que possible, après midi avec les petites filles joyeuses et intrépides, tels deux lionceaux jouant, se mordant, riant, criant, un petit ouragan d'énergie. Premier déjeuner dans la cour, menthe et muguet en folie, des bourgeons sur les rosiers et des mouches qui se baladent, les punaises semblent saoules de soleil, des buissons de fleurs squattent la moindre fente du sol en ciment, je laisse la nature reprendre ses droits, pissenlits, fougères, lobélias, clématites, ça explose et dégouline de partout, une éruption de verdure qui me sidère chaque année, après cette mort figée pendant les mois d'hiver dont j'ai l'impression, chaque fois, que plus rien ne survivra....Des gens meurent, mais cette nature puissante semble toujours renaître, malgré Tchernobyl, malgré les camps de la mort, les forêts et les prairies ont repris le terrain. Mieux vaut cependant ne  pas manger les cultures qui poussent à Tchernobyl...

La jetée de Cerbère, un jour d'orage au loin....

L'eau même par ici, dans la belle France plus du tout patrie de la déclaration des droits de l'homme, l'eau traitée et purifiée soi disant, en tout cas à grand frais, cette eau pour laquelle on s'inquiète sérieusement, cette eau s'avère contaminée bien au dessus des "seuils acceptables" par l'industrie des produits per et polyfluoroalkylés, les PFAS qui sont dans nos vêtements, nos emballages , nos produits de beauté comme dans les fruits et légumes, ingérés par les animaux, etc, contamination partout et de très longue durée surtout, le bout de chaîne de la contamination augmentant encore le taux de toxicité!

Des produits chimiques éternels , flippant quand même.....

Voilà ce que c'est d'improviser, on retombe sur les mêmes obsessions, dues à de mauvaises lectures, genre le journal....À bas l'information lucide et documentée, reste le nez dans Emily Dickinson  et dans ton pot  de fleurs, pour aujourd'hui du moins....

L'Hotel Belvedère, une rue de Cerbère....

À partir du mois de mai, de la fiction ou de la poésie, je le promets sur la tête du chat de la voisine